Le métier de galeriste m’offre la chance de rencontrer des gens qui aiment réellement et sincèrement une œuvre. Car le vrai plaisir de l’art se trouve dans les sentiments beaux et bons que génère une peinture ou une sculpture. L’érudition a peut-être sa place dans l’appréciation de l’art. Mais elle est secondaire. Lorsque la rencontre se fait, entre l’œuvre et le spectateur, alors l’artiste a réussi son œuvre. Il a su toucher à l’intimité du spectateur, au-delà des barrières et des conventions.
Voici une lettre reçue ce matin qui me touche particulièrement :
« Cher Monsieur,
Internet m’a offert l’occasion de voir une large palette de la production de Joseph Piermatteo. Venezia Blu n’y figure pas. Cette oeuvre devait nous être destinée ! J’ai vu d’autres de ses oeuvres représentant Venise mais, à mon avis, Venezia Blu est la plus aboutie. Nous sommes impatients de la voir accrochée au-dessus du canapé en cuir blanc. Dans mes recherches j’ai eu la chance de tomber sur votre article d’avril 2015 »L’art est-il une marchandise comme une autre ? ». Nous avons ainsi mieux compris votre métier de galeriste et l’état d’esprit dans lequel vous exposez les artistes qui vous font confiance. Pour nous ce fut une première fois : sortir d’une galerie en tant qu’acheteurs ! D’habitude nous les fréquentons peu. Megève suscite parfois des moments inattendus. Dans votre article j’ai retrouvé l’expression des sentiments qui nous ont animés lorsque nous sommes tombés »en amour » devant cette représentation de Venise, si colorée, si joyeuse, cette ville où nous sommes allés trois fois toujours animés du même plaisir. Maintenant tous les matins j’aurai l’impression de me réveiller au bord de la lagune ! Ce tableau sera plus qu’un décor, l’évocation de souvenirs, sans oublier les livres et téléfilms du Commissaire Brunetti imaginés par Donna Leon dont le personnage principal reste Venise ! Nous ne sommes pas de ceux qui traquent l’ascension de la côte de l’artiste pour négocier une revente, d’où notre intérêt à connaître l’histoire de Piermatteo avec cette ville magique et la genèse de Venezia Blu. Comme vous le dites si bien en parlant des amateurs, nous sommes en effet dans l’attente du mieux-être que nous procurera cette oeuvre chez nous. Nous serons heureux de savoir quelles histoires, quelles références nous partageons avec l’artiste à propos de cette ville magique. Si nous n’avons pas l’occasion de le rencontrer prochainement à l’Harmattan, je communiquerai par mail avec lui et lui enverrai une photo de son oeuvre en place. (…)
Dans l’attente de vos nouvelles et au plaisir de vous revoir à Megève, recevez, cher Monsieur, nos cordiales salutations. »