Cette artiste franc-comtoise accroche ses œuvres colorées aux cimaises de la Galerie Harmattan depuis plus d’une dizaine d’années, confirmant ainsi le goût du public pour ce travail passionné.
Au travers de sa peinture, Lise Vurpillot propose une approche flamboyante de la vie animale, son sujet de prédilection. Dans son œuvre, la puissance de la technique met toujours en valeur la beauté de l’animal qu’elle va chercher au plus près dans son milieu naturel.
Qu’il s’agisse de Wolong en Chine (Centre de préservation des Panda Géants), de passer du temps dans le Masaï Mara (Kenya) pour être guidée auprès des grands fauves, de faire du cabotage au Groënland pour se confronter aux icebergs et voir les ours blancs… ou, plus « simplement », de faire des affûts dans les Alpes ou les montagnes du Jura pour apercevoir et suivre loups, lynx et cervidés… l’artiste ne résiste jamais à l’appel de la nature et en ramène toujours des carnets de croquis qu’elle transforme en peintures riches de ses propres émotions.
Elle vit chaque expérience artistique comme une immersion, où elle laisse, comme à son habitude, la nature venir à sa rencontre, s’ouvrir à elle et ainsi en capter l’instant présent « je ne veux pas me mettre d’objectifs et chercher à observer une espèce plus qu’une autre » souligne-t-elle.
Son projet pour le printemps : vivre la débâcle sur un brise-glace pris dans les glaces de l’Arctique : voir des phoques, des morses, des ours, des bœufs musqués… et rencontrer les Inuits de la Côte Ouest.
Au-delà de la rencontre avec l’animal ou l’humain qu’elle peint également, Lise s’imprègne des lieux, saisit les ambiances et se laisse apprivoiser par ces environnements aussi rudes que fragiles.
Son travail va au-delà du naturalisme : car si les anatomies et les postures sont fidèles, le geste enlevé et les couleurs lumineuses qu’utilise Lise expriment son tempérament et l’instant de la rencontre avec son sujet. Autant d’éléments que le spectateur ressent. L’artiste est désireuse de montrer d’avantage qu’un animal… elle y ajoute une dimension sensorielle. Elle veut, dit-elle, « partager une expérience dont l’intensité du vivant rende humble ». Les couleurs et la matière sont le moyen qu’elle a trouvé pour donner corps à ces sentiments.
Les muséums de Besançon et Neuchâtel ont déjà consacré des expositions à ce travail remarquable, à la fois naturaliste et expressionniste. Le Musée des Mondes Polaires (Haut-Jura) accueillera peut-être les œuvres de son retour d’expédition hivernal dans l’Arctique.
texte de Laetitia Subit pour le Journal de Megève