Lise Vurpillot dont les animaux rencontrent un grand succès, propose une nouvelle toile de taureau au tempérament bien trempé. Mais loin de se borner à une simple représentation animalière, l'artiste franc-comtoise de 34 ans met en oeuvre tout son talent d'interprétation et de coloriste pour créer une atmosphère dense.
L'opposition des couleurs instaure une atmosphère chaude et savamment construite.
Alors même que le corps de l'animal est représenté dans un camaïeu de bleus et de mauves (un jeu de nuances que Paul Gauguin aurait sans doute apprécié), rehaussant ainsi le contre-jour, l'artiste prend le parti de lui octroyer une ombre portée, rasante. Cette ombre non-pas plus foncée, comme on pourrait s'y attendre, mais plus claire met en exergue la chaleur de l'atmosphère. Car cette atmosphère justement, ce rouge... absorbe tout. Même l'ombre s'en trouve dénaturée, éclaircie ou brûlée.
Et ainsi de ce jeu de couleurs maitrisé, l'artiste parvient à tirer le meilleur parti pour faire ressentir une chaleur presque oppressante.
Dans l'art rien n'est gratuit. Un coup de pinceau peu dénaturer un tableau ou au contraire contribuer à sa construction. Ici, comme dans toute l'oeuvre de Lise Vurpillot la couleur sert le sujet et le propos de l'artiste.
Elle plante son sujet dans une nature qui se concentre en une couleur et un sentiment. Et le taureau lui-même n'est pas qu'un portrait mais une intention.
Force, détermination... dans un mouvement suspendu. Le regard comme toujours en dit long sur l'animal qui se trouve derrière.
Ici, décor et sujet tout en étant en parfaite harmonie, représentant bien plus que ce qu'ils sont sur la toile.
C'est cela une oeuvre d'art!
Et si Lise Vurpillot instinctivement joue de la couleur comme les fauves du début du XXème siècle, elle va au delà. Sa peinture vive, enlevée, en larges coups de pinceaux-brosse devient expressionniste.