Le célèbre journal d'informations francophones sur les cryptomonnaies "Le Journal du Coin", sous la plume de Guillaume Arnoult, s'est attardé sur le sujet de l'intégration des cryptos dans le marché de l'art que propose la Galerie Harmattan à Megève. Lire l'article.
J'espère que cette pierre posée dans la rivière servira à bâtir un gué. En effet la blockchain est une technologie sans pareil pour la sécurisation d'achat d'oeuvres d'art et surtout pour assurer la reconnaissance des artistes qui les ont produites.
Un standard est peut-être en train de se construire.
La crypto, pour ceux qui connaissent, c'est un univers en expansion, exaltant, passionnant... pour les autres c'est un trou noir avec tout ce que cela implique au sens propre comme au figuré!
Pourtant un jour ces deux catégories de gens se rencontreront. C'est inéluctable. Et il ne sera pas question pour les seconds de devenir des programmeurs, ni pour les premiers de regarder avec dépit des montagnes de crypto avec plus ou moins de valeur au gré des tweet d'Elon Musk.
La solution pour faire se rencontrer les gens, vient tout simplement des cas d'usage provenant de
marchants utilisant des procédés simples et transparents.
La galerie Harmattan à Megève réfléchit à cela. Le plus simple, avec son activité ancrée dans l'économie "réelle", est d'offrir aux propriétaires de cryptomonnaies, de les utiliser en achetant un tableau ou une sculpture. (Dans un autre article je fais mention de NFT... cela reste pour l'instant une piste de recherche.)
Le procédé pour acheter un tableau avec des cryptomonnaies ne diffère en rien de celui d'acheter une œuvre avec de la monnaie fiat. Chaque œuvre a un prix en euro, celui-ci est converti en stable coin au moment d'éditer la facture. La facture comprend toutes les mentions légales habituelles y compris le montant en euro avec juste une ligne de plus spécifiant l'équivalence en USDT, USDC, DAI... au choix du client. Le règlement de l'œuvre se fait sur une adresse ERC20. A réception du montant, l'œuvre est expédiée/livrée, comme la galerie le fait quotidiennement.
Du coté de la galerie, les stablecoins sont convertis au plus tôt en fiat et reversés sur le compte de la société. Les sommes perçues réintègrent ainsi le circuit classique de l'activité professionnelle afin que le galeriste s'acquitte des différentes charges qui lui incombent.
La démarche n'est pas automatisée, car en fonction des œuvres et de leur transport, les couts peuvent évoluer. Il sont souvent à la charge de la galerie, mais pour des œuvres de grandes dimensions ou particulièrement lourdes voire fragiles, il est nécessaire d'étudier différentes solutions et donc d'échanger avec le client. Ce qui a pour effet de le rassurer également sur le sérieux de la galerie.
Depuis plus d'un an maintenant, les NFT (token non fongible) existent et trouvent des cas d'usage de plus en plus nombreux et pertinents. L'un d'entre eux est le NFT d'Art. Unique et collectionnable par essence.
Ainsi, si certains NFT peuvent être de l'Art, les œuvres d'Art originales "physiques" peuvent-elles être des NFT?
La réponse est oui, à priori.
Ce petit oui, est plus important qu'il n'y parait et peut générer un vraie révolution du marché de l'art. En effet les détenteurs de cryptomonnaies peuvent les échanger contre d'autre cryptomonnaies. Les NFT faisant partie de l'écosystème crypto, on peut imaginer assez aisément une œuvre d'art traditionnelle qui serait en réalité son propre NFT. Ce qui d'un point de vue de la fiscalité actuelle ne génère pas de plus-value imposable. Acheter un tableau NFT avec des crypto-monnaies a donc ce premier intérêt. (Nulle doute que la fiscalité s'adaptera tôt ou tard à cette nouvelle classe d'actifs, néanmoins et pour l'heure l'achat d'un tableau NFT n'est considéré que comme un échange d'actifs sans prise de bénéfice.)
L'autre intérêt est bien entendu l'authentification de l'unicité de l'œuvre par son smart-contract. Le droit de suite (souvent méconnu) peut également être intégré au smart-contract et générer de manière automatique le revenu légal dû au créateur de l'œuvre, ou à ses ses ayants droit.
L'œuvre d'art en tant que NFT est en réalité une œuvre d'art en même temps que son certificat d'authenticité et les obligations légales qui y sont associées. C'est un "tout-en-un" infalsifiable qui réduit à néant les possibilités de contrefaçon ou de vol (ou plus précisément de recel).
Certes l'idée d'un œuvre d'art en tant que NFT tient sur le fil du rasoir. Mais du point de vue de la création et de la propriété intellectuelle, rien ne différencie une œuvre d'art originale d'une autre, et surtout aucune distinction ne doit se faire de par son support, ou la technique, ni même la technologie employée lors de sa réalisation. Autrement dit, un NFT numérique d'art n'est pas philosophiquement différent d'une œuvre d'art originale "traditionnelle" tokenisée en NFT.
De manière pragmatique, la galerie mettrait en vente toutes ses œuvres d'art originales, de manière tokenisées au ratio de un pour un. UNE œuvre d'art originale égalerait UN NFT. Le prix du NFT serait fixé en stablecoin.
N'importe qui pourrait se porter acquéreur de cette œuvre et obtenir une facture en stablecoin avec l'équivalence en fiat pour cette acquisition.
Acheter une œuvre en tant que NFT, donnerait au propriétaire du NFT la propriété pleine et entière de l'œuvre qu'elle que soit son support.
L'œuvre traditionnelle, "physique", elle, serait séquestrée à la galerie ou plus certainement expédiée au propriétaire du NFT comme un élément indissociable du NFT en vue de la revente.